Soldate soviétique à Berlin , fin mai 1945

Femme-soldat soviétique ; Berlin fin mai 1945
Figurine  Reed Oak au 1/32e

A Berlin en cette fin de mai 1945 les armes se sont définitivement tues mais les ruines sont là pour encore des décennies.














Notre "régulatrice routière" peut désormais faire son travail sans s'encombrer d'un fusil Mosin-Nagant comme elle en avait l'habitude jusqu'à la fin des combats. Elle conserve néanmoins ses cartouchières.

Sa tenue est classique avec avec un calot, la pilotka de drap kaki frappée de l'étoile rouge. Il n'y a pas de passepoil, celui étant réservé aux officiers. La pilotka est la coiffure la plus souvent portée par les fantassins pendant cet été 45, bien plus souvent que le casque qui n'est que très rarement distribué aux troupes.  
Sa veste, appelée gymnasterka, est taillée dans un tissu plus léger que celui du pantalon et sa couleur s'est délavée sous le soleil, les intempéries et éventuellement les lavages, passant d'un kaki tirant sur le vert à un gris sable. Sur la manche gauche un brassard avec un "R" cyrillique indique sa fonction de même que les deux drapeaux qu'elle a passés à la ceinture. Les épaulettes sont réapparues avec les marques de grade en janvier 1943 sur les uniformes soviétiques. Je n'ai pas trouvé de couleur distinctive pour le train. Le génie m'a paru l'arme la plus proche : Epaulettes vert foncé à passepoil noir (à changer si quelqu'un a des données plus précises).
La culotte a une coupe très arrondie sur les côtés au niveau des cuisses.
Enfin elle est chaussée de bottes faites dans un cuir artificiel dénommé kirza mis au point par un chimiste, Ivan V. Plotnikov, pour pallier à la pénurie de cuir. Le nom kirza vient de celui de la première usine  (Kirovski Zavod c'est à dire usine de Kirov) qui fabriqua cette substance Ces bottes étaient solides et confortables et la production de guerre dépassa les dix millions de paires !

Les femmes-soldats réglant la circulation sont une figure emblématique de l'Armée Rouge en 1944-45. Si elles n'étaient pas normalement en première ligne, elles étaient néanmoins exposées de longues heures aux intempéries ou au soleil, voir aux bombardements des carrefours par l'artillerie ou l'aviation allemande. Aussi notre toute jeune fille a-t-elle vue ses cheveux passer au blond très pâle et son teint se hâler nettement sous l'effet du soleil de mai 1945.

N'oublions pas que l'URSS et la Grande Bretagne furent les pays qui, au cours de la seconde guerre mondiale, mobilisèrent le plus leur population féminine.
L'Allemagne nazie notamment , rechigna pour des raisons idéologiques et jusqu'à la fin de la guerre, à faire sortir les femmes de leur rôle de procréatrices pour le "Reich de mille ans". L'Italie et le Japon également.
L'URSS, devant l'urgence de la situation, ne limita pas leur rôle aux fonctions traditionnellement dévolues aux femmes comme chauffeur, infirmière ou médecin, cuisinière, secrétaire, etc, mais mit ses combattantes en première ligne : tireuses d'élite (certaines avec des palmarès époustouflants), pilotes de bombardier (les fameuses "sorcières de la nuit" comme les appelaient les Allemands), pilotes de chasse ( la plus connue, Lydia Litvak qu'on appelait la Rose de Stalingrad , mourut en combat aérien après avoir abattu 12 avions allemands), voire pilotes de char.
Beaucoup de femmes combattirent également dans les rangs des partisans.
Beaucoup perdirent la vie dans leur lutte.
Partout les femmes soldats soviétiques surent vaincre la réticence initiale  des hommes  (l' "homo sovieticus" étant bien sur aussi macho que son homologue capitaliste...) et gagner l'estime de tous les combattants.

Je ne résiste pas au plaisir de partager  quelques photos avec les addicts.
Il s'agit bien sur de clichés de propagande, des clichés posés plus que de vrais instantanés,  mais je trouve que dans l'ensemble ces jeunes femmes sont plutôt mimi !
La plupart des photos semblent avoir été prise après la fin des combats et les femmes soldats portent des jupes. Je pense que le pantalon, plus pratique, devait être plus souvent porté pendant la guerre.



La couleur délavée de la veste est très visible sur ces jeunes soldates :





La photo montre le système de fixation du brassard de fonction :

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Premier mai 1945 ? En tout cas un joli sourire dans les ruines :



La même tresse que sur la figurine ! (devant la porte de Brandebourg à Berlin):




On voit bien le sac porté en bandoulière. Vu le temps, le sourire est sans doute juste pour la photo ! Les pancartes qui donnent les distances de Moscou et de Berlin à vol d'oiseau (pour booster le moral des troupes) permettent de situer la scène dans la région de Landsberg  en Poméranie, actuellement Gorzow Wielkopolski en Pologne. Si on suppose que l'on est juste derrière le front cela correspond à la toute fin du mois de janvier 1945 :




Au fond le dôme du Reichstag :




Photos colorisées :





Beaucoup d'énergie dans le geste et le regard (également devant la porte de Brandebourg) :






Il n'y avait pas que des femmes qui réglaient le trafic routier:






Pour terminer la figurine Reed Oak est très précise et fouillée dans les détails. La technique utilisée respecte très bien la morphologie et la pose du modèle. Cette figurine fut vraiment bien  agréable à peindre. Elle conforte la bonne impression que j'avais eue avec les produits Reed Oakau 1/72e, le 1/32e rendant même beaucoup mieux compte des détails.
A noter que l'échelle choisie par le fabricant , 1/32e, ne correspond pas au 54 mm comme je le pensais. La figurine est beaucoup plus petite qu' une figurine Métal Modèle par exemple. Elle est néanmoins plus grande que les figurines Heller.
Je viens de m'apercevoir que j'ai oublié de coller l'insigne de fonction dont je parle dans le texte. Je l'ai fait par commodité sur bout de décalcomanie transparent et il me reste donc à l'appliquer.Et il y a une trace de rouge à effacer au dessus de l'étoile du calot.

très belle peinture , décor sobre mais évocateur et merci pour les infos

Belle peinture et belle figurine.
Merci pour toutes ces explications très intéressantes, tu es un véritable spécialiste de la Russie pendant la seconde guerre mondiale.

Merci pour ce sujet très intéressant !

Belle figurine , et sujet original ...et effectivement interressant .Merci

Magnifique, j'adore! Merci pour les informations intéressantes.

Merci à tous les cinq ! Je suis heureux de constater que le sujet vous a intéressés.

Non Borodino, je ne suis pas du tout un spécialiste de l'Union Soviétique pendant "la Grande guerre patriotique" pour reprendre le terme employé là-bas. Je reste simplement effaré par le coût humain et par les souffrances infligées par l'Allemagne nazie et ses alliés aux prisonniers et aux civils pendant cette guerre (sans compter la couche rajoutée par l'incompétence et la cruauté de Staline et de sa clique).
Et puis, lorsque je peints une figurine, il faut qu'elle me raconte une histoire, dans l'Histoire. D'où les recherches que je fais alors. Pour celle-ci, j'ai trouvé de précieux renseignements sur le n°38 de la revue "Uniformes" de juillet-août 1977: "1945 Le fantassin soviétique " de A. Mermet.

Sinon je m'intéresse beaucoup au rôle des femmes pendant ce conflit. J'ai repéré quelques figurines qui me tentent à ce sujet chez REEDOAK...
Et je ne peux que conseiller à tout le monde le remarquable ouvrage de Claude Quetel, "Femmes dans la guerre 1939-1945", aux éditions Larousse, tant pour le texte que la très riche et précise iconographie.

Bonsoir, bravo pour la très belle mise en valeur de cette figurine.
Philippe.

Merci Philippe, content que cela t'ai plu !

Belle figurine. Et merci pour l'historique.

Merci Titi, c'est sympa !